Vous avez demandé un kit de dépistage du cancer du côlon à votre médecin ? Bien joué ! Il est temps à présent de vous pencher sur votre peau… Il s’agit en effet de l’organe humain le plus étendu et il peut également être atteint d’un cancer. C’est pourquoi un dépistage annuel et un auto-examen régulier sont essentiels !

Depuis les années 1980, les cas de cancers cutanés ont plus que triplés en France. Ils représentent aujourd’hui les cancers les plus fréquents au sein de la population. Mais ils sont aussi ceux avec les plus grandes chances de guérison, s’ils sont dépistés et traités à temps.

Plusieurs types de cancer de la peau

Le mélanome est la forme la plus grave du cancer de la peau. Il touche toutes les catégories d’âge, bien que les personnes entre 40 et 50 ans soient les plus fréquemment touchées. Le mélanome peut être redoutable en raison de sa rapidité à se propager à d’autres parties du corps. L’autre grand type de cancer cutané – et le plus fréquent – est appelé carcinome.

Facteurs de risque du cancer de la peau

Il existe plusieurs facteurs pouvant accroître les risques de cancer cutané :

• l’exposition aux rayons UV, surtout durant l’enfance et l’adolescence (soleil/bancs solaires),
• avoir une peau sujette aux coups de soleil ou une peau claire,
• des antécédents familiaux de cancer cutané,
• la présence de plus de 50 grains de beauté sur votre corps, surtout s’ils sont irréguliers et/ou de grande taille,
• avoir subi une transplantation d’organes.

Prévention : ménager son capital soleil !

Le soleil est bénéfique pour notre santé mais ses rayons UV ne sont pas innocents. Ils endommagent la peau en altérant son ADN. Heureusement, la peau se répare naturellement mais nous possédons une quantité limitée de réparations. C’est le fameux « capital soleil » ! Lorsque celui-ci est épuisé, la peau n’est plus en mesure de se réparer et un cancer peut se développer.
Plus l’âge avance, plus vous avez de risques d’avoir grignoté une bonne partie de votre capital…C’est pourquoi il faut redoubler d’attention !

Pour ménager votre capital soleil :

• restez à l’ombre lorsque le soleil atteint son point culminant (entre 11 h et 15 h, voire plus si vous êtes proche de l’équateur) ;
• couvrez-vous. La meilleure protection reste vestimentaire : chapeau, t-shirt…;
• utilisez de la crème solaire à haut indice de protection (minimum 30) en renouvelant l’application régulièrement.

Auto-examen et dépistage annuel

Le cancer de la peau se soigne d’autant plus facilement qu’il est diagnostiqué tôt. C’est un cancer visible, il est donc indispensable que vous vous « auto-examiniez » le plus souvent possible. Dans une pièce éclairée, muni d’un miroir, passez votre corps en revue. Cela ne prend que quelques minutes !
L’idéal est en outre de procéder à un dépistage annuel chez un dermatologue, surtout si vous présentez des facteurs de risque.

Cancer de la peau : les signes à repérer

La règle « ABCDE » vous aidera à identifier les taches à risque :
a) Asymétrie : tache asymétrique,
b) Bords : contour irrégulier,
c) Couleur : irrégulière ou très noire,
d) Dimension : supérieure à 5-6 mm,
e) Évolution : modification de l’aspect dans le temps.

Si vous repérez l’un de ces éléments, prenez rendez-vous avec votre dermatologue pour qu’il examine le(s) grain(s) de beauté suspect(s). Soyez particulièrement vigilant à l’apparition de nouveaux grains de beauté à l’âge adulte et au changement d’aspect des anciens.
Le mélanome peut se situer n’importe où sur le corps, y compris sur le cuir chevelu. On le trouve plus fréquemment sur le tronc chez l’homme et sur les jambes chez la femme.

Un homme averti en vaut deux ! Si vous n’avez pas fait examiner votre peau par un dermatologue cette année, prenez rendez-vous. En attendant, prenez le temps d’examiner votre corps à la recherche d’un grain de beauté suspect.
Le dépistage du cancer de la peau constitue la dernière étape de votre programme check-up. Vous avez désormais mis toutes les chances de votre côté afin de rester en bonne santé le plus longtemps possible. Félicitations !

Rédigé avec la collaboration du Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue.