Évaluer son risque d’apnées du sommeil
Vous avez changé vos habitudes pour mettre en place de meilleures conditions d’endormissement ? Bravo ! Vous avez déjà mis toutes les chances de votre côté pour passer de bonnes nuits. Si cela ne suffit pas à vous réveiller reposé, vous souffrez peut-être du syndrome d’apnées du sommeil, un problème fréquent qui provoque une fatigue diurne chronique.
Des problèmes respiratoires sont fréquemment à l’origine de troubles du sommeil. Ils peuvent aller du simple ronflement au syndrome d’apnées du sommeil, une pathologie qui touche surtout les plus de 50 ans et les personnes en surpoids.
Une pathologie fréquente, risque accru après 65 ans
Le syndrome d’apnées du sommeil (également appelé syndrome d’apnées obstructives du sommeil, ou SAOS) concerne en France 30,5 % des personnes de plus de 65 ans et touche deux fois plus d’hommes que de femmes. Il est également plus fréquent chez les sujets en surpoids et souffrant de diabète.
Quand la respiration s’interrompt
Les apnées désignent de brèves interruptions de la respiration pendant le sommeil. Ces interruptions sont provoquées par l’obstruction de la trachée. L’air ne circule plus de manière fluide au travers des parois du pharynx. Ces apnées provoquent de micro-réveils qui réenclenchent la respiration de l’individu.
Une fatigue diurne
Une personne souffrant d’un SAOS n’a pas conscience de ce qui lui arrive pendant la nuit. C’est plutôt la multiplication de symptômes diurnes qui l’incite à consulter. Le SAOS est souvent accompagné de somnolences diurnes et de fatigue chronique. Les ronflements ou la respiration haletante ou bruyante, le sommeil agité ou une nécessité fréquente d’uriner pendant la nuit en sont d’autres manifestations gênantes.
Complications cardiovasculaires
Les manques d’oxygène répétés causés par les apnées ne sont pas anodins. Ils augmentent le risque de développer des pathologies cardiovasculaires telles que l’hypertension, les troubles du rythme cardiaque, les AVC…
Diagnostic : une nuit au laboratoire du sommeil
Pour établir un diagnostic, le spécialiste du sommeil vous invitera à réaliser une « polysomnographie ». Cet examen est réalisé dans un « laboratoire du sommeil » où vous passez la nuit. Grâce à un équipement spécifique, tous les signaux produits par votre corps pendant votre sommeil seront enregistrés : entre autres les mouvements des yeux, l’activité cardiaque, musculaire, cérébrale… pour détecter d’éventuels événements anormaux, tels que des apnées ou des micro-éveils, qui mettraient sur la piste d’un SAOS.
Apnées du sommeil : comment les traiter ?
En cas de surpoids, la première mesure sera de perdre les kilos en trop pour réduire la graisse de la paroi pharyngée et ainsi faciliter le passage de l’air.
Parallèlement, le patient sera traité par « ventilation à pression positive continue ». Cette méthode consiste à administrer de l’air en continu pendant toute la nuit pour prévenir la fermeture du pharynx. Et ce, à l’aide d’un masque nasal ou facial relié à une machine. En cas d’intolérance, d’autres traitements peuvent être proposés. De quoi rendre un sommeil de qualité à la majorité des gens !
Si vous êtes constamment fatigué malgré des heures de sommeil raisonnables, prenez rendez-vous avec votre médecin pour en parler. Le SAOS ne doit pas être pris à la légère et des solutions existent !
Dans la prochaine fiche, nous aborderons une autre problématique importante : la dépendance aux somnifères !
À RETENIR
- Près d’une personne sur trois souffre d’apnées du sommeil après 65 ans. Les hommes et les personnes en surpoids sont les plus touchés.
- L’apnée du sommeil entraîne un bref arrêt de la respiration suivi d’un micro- réveil. Survenant plusieurs fois par nuit, elle endommage sérieusement la qualité du sommeil et augmente le risque de troubles cardiovasculaires.
- Si vous êtes très fatigué au réveil, que vous avez tendance à somnoler la journée et que vous ronflez la nuit, parlez-en à votre médecin.